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Né le 10 juillet 1872 et mort le 3 novembre 1922.
Ci-dessus: Jacques Bizet sur Le Zebre (extrait livre Le Zèbre). Jacques, fils de Genevieve Halevy (remariee Mme Straus) et de son
premier mari Georges Bizet le musicien auteur de l'opera Carmen. Jacques Bizet est
donc le
cousin de Daniel Halevy. A l'age de trois ans Jacques est orphelin de pere et
l'attachement exceptionnel à l'egard de sa mère est aussi profond que le sentiment de Proust pour
sa mère. Sa mère qui se remarie
plus tard en 1886 avec l'avocat Émile Straus. Elle tient un salon qui
est fréquenté par les artistes et le gratin mondain de l'époque. Aussi intense sera son desespoir lorsqu'il sera obligé
de se separer d'elle. Jacques Bizet et sa grand mere
Jacques Bizet commence ses études à l'école primaire (ou
elementaire) au cours
Pape-Carpentier, où Marcel Proust est aussi élève, Jacques frequente le Lycee Condorcet avec
comme condisciples Robert Dreyfus, Daniel Halevy,
Abel Desjardins, Ferdinand Gregh. Avec son cousin Halevy il est le directeur des revues
litteraires de l'ecole, en particulier la Revue Verte et la Revue Lilas, auxquelles collaborent
aussi Proust et Gregh. Jacques est un garconnet brillant, plein de charme,
sensible et fortuné; il aime les excursions et la vie au grand air. Marcel tombe amoureux de lui au printemps de 1888 à l'age
de 16 ans à tel point que sa mère interdit sa porte au jeune Proust - Suivant certaines sources Jacques Bizet fut son grand
amour de jeunesse comme Agostinelli fut son grand amour d'adulte. Il lui ecrivit des lettres passionnées dans lesquelles
il lui demande d'etre son « refuge » et il lui fait clairement comprendre qu'il voudrait une
relation sexuelle avec lui. De son coté Jacques décidément heterosexuel refuse
toutes les avances de Proust meme s'il en est flatté. Au printemps 1888 Proust lui écrit : "Cher Jacques (…) j'admire ta sagesse meme si je
deplore tes raisons sont excellentes et je te felicite; ta pensee devient eveillee, solide,
penetrante et vive. Le fait est que le coeur – ou le corps – a ses raisons
que la raison ignore. J'accepte donc a cause de mon admiration pour toi
(admiration pour ton intellect et non pour ton refus, parce que je ne suis pas assez vaniteux pour
croire que mon corps est un bien aussi precieux pour exgiger unegrande force d'ame pour y
renoncer) j'accepte avec tristesse le joug superbe et cruel que tu m'imposes - Il se peut que tu ai raison cependant je trouve
affligeant de ne cueillir la fleur delicieuse car nous ne le pourrons plus bientôt – ce serait un fruit mur et
donc prohibé - Il est vrai d'ailleurs qu'elle te paraît empoisonnée - Donc n'en parlons plus et prouve moi avec une tres
longueet tres affectueuse amitié comme j'espère sera pour toi la mienne, que tu as raison". Dans l'eternel triangle des relations sentimentales de
Proust, Daniel Halevy, confident et de Marcel Proust et de Jacques, se trouve etre le troisieme.
La photo est dédicacee à Marcel Proust : « A mon plus cher ami (avec Daniel Halévy) 18 février
1889, Jacques Bizet". Bibliotheque Nationale de France Trois ans plus tard, Fernand Gregh fonde la revue Le Banquet1, qui
paraît de mars 1892 à mars 1893, et où l'on note les signatures de
jeunes gens à l'avenir certain, comme Proust, Robert de Flers, Gaston
Arman de Caillavet, Léon Blum, Daniel Halévy, mais aussi Jacques Bizet.
Ce dernier devient étudiant en médecine et repousse avec tact les
avances de Proust. Plus tard en dernière année de médecine, Jacques
Bizet, qui habite une garçonnière quai de Bourbon, fonde une revue pour
théâtre d'ombre à laquelle collabore Jacques-Émile Blanche. À cette
époque, Proust est déjà assidu au salon de Mme Straus, où il observe des
personnages qui deviendront ceux d' À la recherche du temps perdu. Ce
salon est ardemment dreyfusard, comme l'hôtesse des lieux, d'origine
juive par son père et sa mère, et épouse d'un avocat que la rumeur
disait être un frère naturel des Rothschild. Bizet comme Proust signe la
pétition du journal L'Aurore. C'est le déclin du salon de Mme Straus qui
s'amorce, à cause d'une gêne du gratin vis-à-vis de l'« Affaire »2.
Jacques Bizet est d'ailleurs provoqué en duel par le dramaturge André
Picard en 1902, et le drame est évité de justesse.
Odilon Albaret et Alfred Agostinelli en voiture , 1908 Proust avait connu le chauffeur
Agostinelli au travers de Jacques Bizet, qui apres avoir interrompu les etudes de medecine, a dirigé une
des plus importantes agences de location de voiture la societe des Taximetres Unic. La Compagnie des Taximètres Unic, créée par les
Rothschild est dirigée par Jacques Bizet dont il est directeur. Elle opere à Paris, Cabourg
et Monaco. Le siege social est a Monaco. Pendant la saison estivale, la compagnie de taxis concentrait son activité à Cabourg alors qu'elle travaillait à Paris et Monaco le reste de l'année.
Proust utilisera ces taxis pour ses voyages à la campagne, en particulier en Normandie. Jacques épouse la nièce de son oncle Ludovic Halévy, Madeleine Breguet, mais
elle meurt au cours d'une opération chirurgicale des mains du docteur
Pozzi. Il se remarie avec Alice Franckel, la grand-mère du futur Maurice
Sachs (1906-1945) sur qui Jacques Bizet exercera une grande fascination.
Jacques Bizet vers 1909 En 1909, Jacques fonde avec
Bizet, de plus en plus irascible, se bat en duel en 1912 contre le comte Hubert de Pierredon qu'il avait giflé. Au début de la Grande Guerre, il est médecin militaire à l'hôpital Saint-Martin. Jacques Bizet fut écrasé par l'excellence de son milieu familial. Il finit par devenir morphinomane et alcoolique et se suicide, à cause de sa maîtresse, douze jours avant la mort de Proust, le 7 novembre 1922. Ci-dessous, tombe familiale au cimetiere du Pere Lachaise.
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